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actus site > Archives > Les p’tits mots > Le p’tit mot de ... Rémi Constant
1985, en début d’année, le Racing Club de France qui n’avait pas encore fusionné avec le Métro vint à Sapiac en challenge Yves du Manoir, cela fut la première fois que je sévis derrière le micro de Radio Bas-Quercy. Une histoire venait de débuter qui se poursuit toujours.
Michel Passemard était président du club, Louis Blanc en était l’entraîneur et Eric Blanc le capitaine. Depuis ce jour-là, ma vie n’a plus été la même. Mon sang a changé de couleur. Je venais de trouver mon crédo. Plus de 25 ans déjà, 30 ans presque ! Peu de temps après Noël Loyau et Patrick Vianco jeunes dirigeants de l’époque me demandèrent de devenir le speaker du stade de Sapiac. Un peu plus tard Raymond Barrière et Serge Gros me demandèrent d’intégrer le conseil d’administration de ce club. Et comme je ne suis pas homme à renoncer, les présidents se sont succédé et j’ai perduré.
J’ai annoncé l’arrivée du professionnalisme à Montauban, dix ans avant son installation et tout le monde me prenait pour un illuminé. J’ai reçu Serge Sergueev à son arrivée sur le sol français. Un grand moment, face à un grand homme qui sait ce que le mot fidélité veut dire. Dans cet état d’esprit de fidélité à une cause, je me dis que le jour où j’arrêterai, je serai prêt pour chanter mon crédo ! Mais je me sens si jeune et j’ai encore beaucoup de chose à faire.
A Sapiac, j’ai rencontré des gens formidables et des supporters magiques comme savent l’être les Ultras. Je suis un supporter atypique, supporter dans l’âme et pourtant si éloigné. L’ambiance des tribunes ressemble fort à de l’hystérie bienveillante, comme le couvercle d’une marmite en ébullition préparant une soupe aux haricots ou marrons chauds. Le journaliste est un voyeur, celui qui dit ce qu’il voit sans prendre part, comme déconnecté de la vie. C’est certainement, la raison pour laquelle j’ai pris des responsabilités pour reposer les pieds sur le plancher des vaches. Je me dis que lorsqu’on ne joue pas, le rugby n’est finalement qu’un prétexte, à la rencontre, à la communion, au rapprochement des êtres. Je le vois à Sapiac, lieu magique, mais aussi dans tous ses petits clubs qui nous entourent où l’esprit est souvent le même. On appelle cela le rugby de terroir, celui qui me plait. Je préférerai toujours aller à l’Honor-de-Cos qu’au stade de France. Pour aller, au stade de France, il faudra que l’équipe de Sapiac s’y rende. Finalement, je n’aime pas les lieux, mais les hommes dans leur humanité collective qui fonde la société reproductive. Quelques pensées d’un homme qui ne sait pas trop qui il est, aux identités multiples, un timide exubérant. S’il faut me classifier : Mettez-moi dans la case sapiacain !
Rémi CONSTANT